Autour de nous, combien de vieux dynamiques, infatigables, insatiables, qui nous époustouflent. On ne peut plus les enfermer dans une case. Bientôt ils représenteront un tiers de la population. Qu’on le veuille ou non, le vieux est l’avenir de l’homme !

Et pourtant que de cris d’alarme à l’égard des vieux ces jours-ci. Par deux fois, le personnel des Etablissements d’hébergement pour  personnes âgées dépendantes (EHPAD) est descendu dans la rue, tant son travail est éprouvant. De son côté, le Comité consultatif national d’éthique vient de rendre un avis accablant sur le fonctionnement de ces établissements. Les Ehpad, lieux de vie, seraient des « mouroirs » avec un personnel en sous-effectif accusé malgré lui de maltraitance.

Il est vrai que la situation est devenue explosive. Actuellement en France, 600 000 personnes sont placées en Ehpad à 87 ans environ pour y séjourner en gros 2 ans. Avant, on mourait plus jeune et à son domicile. Depuis, l’espérance de vie a bondi et le maintien à domicile peut devenir trop lourd et épuisant pour les conjoints et les proches. Alors on a créé les Ehpad, des lieux modernes et aseptisés, où le personnel, devenu difficile à recruter, fait de son mieux. Rien à voir avec les hospices du début du XX° siècle. Je peux en témoigner par les 3 établissements que je fréquente tous les mois.

En fait, nous sommes au bout d’un système mis en place et développé sur des critères exclusivement financiers. Il faut revoir la prise en charge de la dépendance, aller vers des systèmes plus souples, revaloriser les professions, revoir le mode de tarification… Bien des initiatives locales heureuses seraient à encourager et soutenir.

La vieillesse n’est pas une maladie. Comment notre société va-t-elle s’organiser pour accompagner ces personnes du 4^ème âge avec sérénité et leur proposer de la qualité de vie ? Elles ont besoin de présence, d’écoute et de confort. La vieillesse n’est-elle pas un réservoir de vie contemplative ? Alors, en attendant qu’on se bouge, chapeau pour le travail du personnel et pour tous les bénévoles qui visitent et accompagnent ces personnes ! Réalistes et humains, ils sont tous sûrement portés par cette belle parole de Victor Hugo : « La vieillesse n’est ni l’âge d’or, ni les années de plomb. Si dans le regard des jeunes, on voit de la flamme, dans le regard des vieux, on voit de la lumière ».